Mot de Julien GRASSIN 2019
Auteur, artiste, directeur de la Compagnie et animateur des ATELIERS
« Ça va rien lui donner de faire ça ! » Oh, j’entends encore mon professeur principal dire cette phrase à mes parents à la fin de mon année de 3ème quand j’ai formulé le souhait qu’au lycée et dans ma vie moi ce que je voulais faire c’était du…théâtre. Une enfance à la campagne loin « des codes de ce petit monde », un milieu social modeste où « la culture » n’avait pas sa place, des résultats scolaires trop brillants pour « gâcher mes capacités avec ce genre de choses » et pourtant… Pourtant… 20 ans après, force est de constater que d’une part, je poursuis mon chemin artistique et « mes rêves de théâtre » avec une motivation plus solide que jamais (je suis si impatient de vous présenter mon prochain seul en scène APOSTASIE…) et que d’autre part - et c’est l’objet de cet écrit – je suis extrêmement heureux en cette rentrée de vous ouvrir grand les portes de mes deux ateliers.
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Mais faire du théâtre alors, ça donne quoi?
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A mes yeux, c’est inestimable et c’est ça que j’ai envie de vous partager. Le théâtre, c’est un puissant outil – concret- de développement de l’individu qui permet d'établir une plus grande estime de soi, une plus grande confiance en soi , en travaillant notamment sur nos peurs, nos inhibitions, notre capacité à lâcher prise, à se connecter à l’instant présent ( "ici et maintenant" étant un des principes de base du jeu théâtral), à se laisser surprendre par tout ce qui nous constitue et qu’on ne soupçonne pas. C’est quelque chose qui permet véritablement d’accroître sa créativité, d’oublier le stress de la vie quotidienne, d’apprendre à mieux vivre ensemble et surtout – et c’est sans doute là l’essentiel - à mieux se connaître soi, à s’aimer un peu plus.
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Ce que je trouve beau et unique au théâtre - et que j’ai pu notamment constater au fil de mes expériences - c’est qu’aucun individu ne vaut moins qu’un autre, tout le monde est capable, tout le monde peut avoir sa chance. On se fout de l’âge qu’on a et du temps qui passe puisque le temps on le réinvente tout le temps. On apprend à voir au-delà de ce qu’on voit en permanence. Avec rien, on peut tout faire naître, apparaître. On a le droit de reprendre son pouvoir et parfois même d’être irrévérencieux…
Vous savez, je crois qu’à la base nous sommes tous animés par un même besoin d’expression, un même besoin de partage, un même besoin d’être ensemble d’autant plus dans cette époque où l’horreur et la grâce ne se sont vraisemblablement jamais tant côtoyées… Aujourd’hui, beaucoup d’entre nous s’ennuient, cherchent un sens, aimeraient se relier plus humainement les uns aux autres et à eux-mêmes mais n’y parviennent pas. Pour autant, on a tous en nous d’immenses ressources inexploitées et tant de rêves oubliés…Il n’en tient qu’à nous de (re)devenir pleinement acteurs de nos vies en réanimant tous ces rêves. Le théâtre, ça permet ça. Monter sur une scène, écrire, jouer une pièce, divertir, transmettre des émotions, faire réfléchir… C’est à la portée de tous !…Y’a juste à ouvrir son cœur et à se mettre au travail en se laissant guider par l’enfant intérieur qui sommeille en chacun de nous.
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Par conséquent, mon but avec ces ateliers est d’essayer – avec bienveillance, respect, joie - de vous transmettre un peu de ce que le théâtre et la vie m’ont procuré jusque là et de travailler ensemble à élargir votre champ des possibles avec le plaisir du jeu, l’expérience de la création, la rencontre de l’autre. De semaines en semaines, nous allons - soit en mettant en scène un texte (ATELIER THEATRE), soit en créant votre propre pièce (ATELIER CREATION THEATRALE) - cheminer, essayer des choses, échanger, se dépasser, se tromper, recommencer, découvrir sur scène « comment de la vie se déploie, comment du sens naît, comment on se réconcilie avec ses rêves et comment ils deviennent vie."
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Coluche disait : « Faire un malheur au théâtre, c’est faire plein de petits bonheurs.»
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Alors à très vite pour – ensemble - faire un sacré beau malheur !
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Julien GRASSIN
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PS : si mon professeur principal de 3ème tombe sur ces quelques lignes, il est évidemment le bienvenu ;)