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LE JOUR OU J’AI SIGNE

 

Le jour où j’ai signé

Le jour où j’ai saigné

Il faisait du soleil

Mes pauvres mains tremblaient

Faisais-je ce qu’il fallait

Dans un moment pareil ?

C’est le cœur bousillé

Sous le ciel de juillet

Et des larmes torrentielles

Qu’j’ai lu et approuvé

Ce putain de papier

Reçu à son réveil

 

Elle qui m’avait lavé

Ces mêmes mains crasseuses

Quand gamin je n’étais

Qu’un petit garnement

Qui se serait douté

Qu’elles seraient décideuses

Plusieurs années après

De son internement?

 

Il y avait face à moi

Ces médecins de passage

Qui intrus à nos vies

Savaient tout mieux que moi

Mon Dieu comme j’avais froid

D’impuissance et de rage

Qu’aurais-je pu faire d’autre, oui

Que ce bien triste choix?

 

J’étais comme un oiseau

Blessé dans l’univers

Je n’avais plus de nid

Où reposer mes ailes

Où était le garçon

Dont elle était si fière?

J’en voulais à la vie

Qu'elle ne veuille plus d’elle

 

Le jour où j’ai signé

Le jour où j’ai saigné

Il faisait du soleil

Mes pauvres mains tremblaient

Faisais-je ce qu’il fallait

Dans un moment pareil ?

C’est le cœur bousillé

Sous le ciel de juillet

Et des larmes torrentielles

Qu’j’ai lu et approuvé

Ce putain de papier

Reçu à son réveil

 

J’me sentais comme un monstre

Trahissant sa confiance

En gribouillant ce nom

Qu'elle m’avait donné

Sous mes doigts, seule la honte 

Coulait en abondance...

Qui d’un trait de crayon

Prive qui de liberté?

 

Lui il l’avait laissé

Danser avec la Mort

Puisqu’il ne voulait plus

Qu'elle danse dans ses bras

Elles ont alors flirté

Le temps d’un corps à corps

Comme deux inconnues

Qui ne se désirent pas

 

Le jour où j’ai signé

Le jour où j’ai saigné

Il faisait du soleil

Mes pauvres mains tremblaient

Faisais-je ce qu’il fallait

Dans un moment pareil?

C’est le cœur bousillé

Sous le ciel de juillet

Et des larmes torrentielles

Qu’j’ai lu et approuvé

Ce putain de papier

Reçu à son réveil

 

J’aurais tellement aimé

De ces lettres effacer

Le poids de tes souffrances

Venir la kidnapper

Dans mes bras la serrer

Lui offrir une nouvelle danse

On aurait tournoyé,

Valsé sans s’arrêter

Comme deux fous en errance

Qui espèrent en secret

Etre heureux à jamais

Et que tout recommence

 

Le jour où j’ai signé

Le jour où j’ai saigné

Il faisait du soleil...

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